Comment éviter les pertes d'énergies ?

Nous gaspillons notre énergies de mille et unes manières différentes. Dans cet article, nous voyons comment nos ressassements et pensées infinies épuisent nos réserves inutilement et nous cherchons à faire autrement.

Valérie Van den Berge

10/4/20244 min read

Philosophie taoïste

Dans la conception taoïste, le chi (énergie vitale) est notre bien le plus précieux car il permet de rester en bonne santé et plein de vitalité.

Les taoïstes cherchent par-dessus tout à éviter la fuite de Chi. C’est la raison pour laquelle ils prônent de veiller à notre équilibre émotionnel et à fuir l’excès de stimuli extérieurs.

Ils considèrent que notre énergie vitale s’écoule par notre bouche quand nos propos sont incohérents, que nous critiquons ou colportons des ragots. Il s’en échappe par nos yeux lorsque nous ruminons, ressassons et faisons tourner mille et unes idées dans notre tête. Et même nos émotions impactent notre quantité d’énergie puisque la cristallisation d’émotions négatives dans notre corps génère des blocages et des pertes de chi.

Pour les taoïstes, il est donc de première importance d’apaiser l’esprit et le corps.

La roue à hamster

Nous avons souvent beaucoup d’idées en tête. Certaines sont des inspirations lumineuses et sont donc les bienvenues.
Mais la plupart sont des ruminations, des ressassements, des inquiétudes, et témoignent souvent d’un besoin de contrôle dans le but de nous sentir rassurés.
Parfois, nous prenons conscience que nous radotons une même idée pour la xème fois, ou que nous nous repassons en imagination un moment vécu un peu plus tôt, éventuellement en en modifiant le cours, recréant une autre situation, adaptant notre réaction et celle de l’autre.
Il nous arrive de planifier notre journée à outrance ou de nous répéter mentalement une liste de choses à faire.
Et puis, il y a les innombrables fois où nous papotons dans notre tête, seuls ou avec quelqu’un.

Tout ceci nous donne l’impression de nous faire tellement de bien.

Éponger en laissant le robinet ouvert

Depuis quelques jours, je constate que j’ai du mal à lâcher prise dans les moments de repos. Je me réveille trop tôt, je n’arrive pas à me concentrer pendant les méditations et les pratiques, et je ressens un besoin de remplir chaque moment vide par de la lecture, du travail ou un film.
Je comprends alors que je suis en train de sursolliciter mes sens, constamment tournée vers l’extérieur ou plongée dans des pensées sans fin.
Je sais pertinemment que, ce faisant, je gaspille (assez bêtement) l’énergie que je cherche pourtant à maintenir et à accroître avec ma pratique du Tao. Quelle ineptie !
Reinoud (Taotraining) appelle cela « dweilen met de kraan open ». En effet, se mettre à éponger sans avoir pris la peine de fermer le robinet au préalable est peu efficace. Il continuera d’en venir toujours plus malgré nos efforts pour tout évacuer. Nous pouvons éponger longtemps… sans le moindre résultat ! Comme Sisyphe qui roule sa pierre jusqu’au sommet de la montagne, pour la voir dégringoler aussitôt sur l’autre versant, on dirait que je m’applique à générer de l’énergie grâce à ma pratique, pour la gaspiller ensuite en ressassements et réflexions.

Faire autrement

En taoïste convaincue que je suis, je fais le choix quotidien de préserver ma santé et ma vitalité. Ayant compris que mes mille et unes idées en tête (aussi lumineuses et inspirantes qu’elles puissent être parfois) ne sont pas constructives, ne me font pas le bien que j’imagine et, au contraire, sèment des embuches sur mon chemin de sagesse et de conscience, je choisis de faire autrement.
Oui mais comment ?
Pas en méditant davantage : ce serait éponger en laissant le robinet ouvert. Ce qu’il faut réellement mettre en place pour remédier à la situation, c’est s’astreindre à demeurer tranquille pendant la journée. Si nous passons notre temps à surstimuler nos sens, il sera particulièrement difficile de nous calmer au moment de faire une méditation par exemple. Le calme intérieur que nous recherchons dans nos moments de repos et de recentrage se construit dans notre journée active.
Cette notion rejoint celle du Tai Ji, ce symbole du Yin et du Yang. Ceux qui recherchent l’équilibre doivent apprendre à mettre du Yin dans leur Yang, c’est-à-dire en l’occurrence du calme dans leurs activités. À chacun de trouver sa manière de faire.

En ce qui me concerne, dès que je constate que je suis dans ma roue à hamster, je prononce « chuuuuuuut » tout doucement pour moi-même, comme une mère protectrice et attentionnée le fait pour rassurer son enfant perdu et terrorisé qui court en tous sens. Car j’ai bien compris que ce sont des peurs et des angoisses qui se logent à la base de mon besoin de remplir ma tête. C’est étrange, mais ce petit « chuuuuut » bienveillant et plein d’amour suffit pour permettre à mon cerveau de lâcher prise.

Alors voilà mon intention pour les prochains jours : calmer mon esprit pendant la journée grâce à mon petit « chuuuuut » et observer ses effets sur mon niveau d’énergie et ma capacité à me concentrer ou à me relaxer au moment venu. Je suis bien curieuse de ce que cela donnera…

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