La fuite incessante

Quand on cherche inlassablement en dehors de soi

3/14/20233 min read

person walking on sandy ground
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Aujourd'hui, j'ai expérimenté un instant de bonheur pur. J'étais exactement là où j'étais, entièrement présente, complète.

Ce petit instant m'a alors fait prendre conscience de tous les autres instants de mes journées, c'est-à-dire à peu près tout le temps, où je me sens incomplète sans m'en rendre compte. Et où, sans m'en rendre compte, je fuis : en pensant au futur, en pensant au passé, en faisant des recherches sur internet, en écoutant de la musique, en regardant des vidéos sur YouTube, en rêvant d'une autre vie, en regardant la télévision, en me perdant sur les réseaux sociaux, en mangeant du sucre,...
D'autres boivent de l'alcool, prennent des drogues, font sans arrêt la fête, vont se coucher très tard, ont toujours 1001 activités, réfléchissent sans arrêt, font des achats compulsifs, prennent soin de leur apparence, multiplient les workshops, les lectures, les ateliers...

Et vous ? Pour vous, c'est peut-être encore autre chose.
Mais tous nous passons nos vies à chercher à nous sentir bien en dehors de nous-même.

Et en vérité, même se perdre dans le développement personnel peut se transformer en une fuite.
Car ce n'est pas ce que nous faisons qui détermine si nous fuyons, mais bien la sensation d'urgence qui nous pousse à le faire : l'impression d'avoir un besoin absolu de cette chose ou activité pour se sentir bien (ou pour échapper à la sensation de mal-être). Donc oui : même le besoin vital de méditer, de faire du yoga ou du tambour chamanique peut trouver son origine dans un vide intérieur que l'on cherche à combler.

Que s'est-il donc passé pour que je vive un instant de bonheur pur qui n'était pas une fuite ?

J'étais tout simplement mais pleinement dans mon corps. Un peu comme lors de la méditation du Sourire Intérieur. En l'occurrence, je sentais la présence de mes poumons ; et cette simple conscience a visiblement suffi pour que je me sente exactement à la bonne place. J'étais au travail, et l'envie d'avoir fini de travailler et de pouvoir rentrer chez moi avait disparu sans que je m'en aperçoive.
Dans ces moments de bonheur absolu, le lieu où l'on se trouve, l'activité qu'on est en train de faire, les personnes qui nous entourent n'ont plus d'importance : on est exactement là où l'on doit être. C'est la puissance de cette qualité de conscience.

Alors je me suis dit que j'allais plus souvent veiller à aller dire bonjour à mes organes tandis que j'effectue une action du quotidien qui me donne envie de fuir. Quand je suis impatiente, quand j'ai besoin de sucre, quand j'ai très envie de quelque chose, et certainement quand j'ai envie d'être ailleurs.
En résumé : quand je suis dans une sensation d'urgence (il me faut absolument ceci/cela), c'est le doux signal que je suis en train de me perdre et qu'il sera plus sage de retrouver le lieu de sécurité qui réside en permanence à l'intérieur de moi.

Et tout en écrivant ces lignes, je suis en contact avec mes poumons. J'aurais aussi pu choisir d'aller saluer mon coeur, mon foie, mes reins, ma rate... Entretenir une relation avec ses cinq organes vitaux peut changer une vie !

Si cela vous intéresse, vous trouverez plus d'informations sur la théorie des cinq éléments dans l'onglet "Fondamentaux du TAO".
Et, surtout, vous apprendrez à pratiquer le Sourire Intérieur lors des cours de TAO que j'organise.

Et sur ce, je vous laisse... Mon foie m'appelle ! ;-)